Oser entendre le cri de famine affective que pousse et répète une « enfant perdue », la recevoir chez soi des mois durant, l'accompagner patiemment pour qu'elle parvienne à s'arracher à la drogue et retrouve le goût de vivre, - c'est, dans la foi et l'espérance, courir le risque d'aimer.
Le terme de « découverte » me paraît particulièrement convenir à la connaissance des Exercices SPirituels car, si saint Ignace nous donne des textes précis issus de sa propre expérience et des accompagnements qu'il a lui-même conduits, il s'agit bien là d'un cheminement personnel lié à un état, à un âge, aux grâces déjà reçues, à l'appel reçu ou pressenti.
Au cours d’une interview, André Malraux racontait ainsi son initiation religieuse « D’abord, comme tous les enfants, j’ai lu l’Evangile quand j’allais faire ma première communion. A dire vrai, je n’y ai pas compris grand-chose, sauf une certaine affection qui est dans ce texte et qu’on ne retrouve pas dans les autres. Et c’est là à peu près tout ».
Un de mes plus anciens Souvenirs d’enfance est mon effarement de voir des adultes chrétiens en larmes à la mort de l’un des leurs. Dans ma logique enfantine qui ne s’embarrassait pas de considérations intermédiaires, je me disais : « Mais pourquoi donc pleurent-ils puisqu’il est allé voir Jésus ? »
Lorsque j’obtins la permission, après plus de vingt ans de vie commune, de m’établir en ermitage dans la clôture de mon monastère, je ne changeai que très peu de chose à mon régime alimentaire antérieur qui comportait seulement l’abstinence de viande. Je gardai les trois repas quotidiens, même en carême, selon la façon de faire dans la communauté.
Calcutta ! Il fait nuit quand l’avion se pose sur Dum-Dum Airport. Nuit du Bengale sans fraîcheur malgré les averses de mousson tombées l’après midi. Passée la douane, nous marchandons des taxis sous l’oeil amusé des policiers. Plus tard nous apprendrons qu’ils relèvent les numéros de toutes les voitures qui emmènent des passagers.
«L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même car vous aussi vous avez été des exilés au pays d’Egypte. »
C’est en participant à l’animation d’une vaste « résidence » de 5000 habitants, animation dont l’initiative et l’organisation sont pour l’essentiel entre les mains des jeunes, que j’ai été frappée de la puissance de vie que pouvaient libérer un simple regard, une écoute, un encouragement, s’ils étaient vrais.
Ainsi, que nous le voulions ou non, le croyant fait aujourd’hui, dans son domaine propre, l’expérience d’une recherche de plus grande liberté, au sens d’une plus grande décision personnelle, d’une plus grande possibilité d’invention, d’une relation avec son Dieu et avec ses frères qui ne soit pas seulement l’application d’une méthode ou la fidélité à des habitudes.
Parler d’existence chrétienne, c’est faire immédiatement référence à la foi. Il n’y a d’existence chrétienne que là où une façon de vivre se fonde dans une foi authentique, de telle façon que cette vie paraisse « vraie » pour celui qui la vit, et significative pour les autres.
Quand, après plusieurs années dans l’enseignement libre, je suis entrée, il y a quatre ans, dans ce lycée parisien réputé « sans histoires » où j’enseigne le français, je ne pensais guère y « faire l’apôtre ». Tout au plus étais-je soulagée de me trouver sans problèmes de trajets, de transports ou... d’autorité !
Lorsqu’on me demande s’il y a réelle ment une différence entre la vie religieuse actuelle et la vie des autres chrétiens, je ne sais pas trop quoi répondre. Je ne suis même pas sûre d’avoir tellement envie de répondre Nous vivons réunies en petites communautés de quartier.
Nous qui avions jusque là habité en pleine ville, les aléas des mutations professionnelles nous ont fait aboutir depuis trois ans dans un petit village de quatre cents habitants non loin d’Evreux.
Tout a commencé il y a vingt-cinq ans. Et pour être dans la vérité, je dois confesser immédiatement que c’est le Seigneur qui atout fait. Plus j’approche du soir de ma vie, plus il m’est évident que son Amour nous précède en tout.
Dieu parle au coeur de chacun de nous comme il parlait à Abraham. Et pour dire la même chose : « Quitte ton pays ». Etre envoyé par Lui là où Il nous montre, cet envoi commence par un départ, une sortie de soi, une rupture d’avec les attaches qui nous retiennent, d’avec le «vieil homme» immobile qui est en nous.
En milieu rural brésilien, le « mutiron » (« mutirao » en brésilien) est un rassemblement de paysans volontaires pour un travail gratuit en faveur de l’un d’eux à l’occasion d’un abattage de forêt, d’un labour, d’une récolte ou d’une construction de maison, le bénéficiaire ayant à charge la nourriture et l’organisation de la fête qui suit.
Voici bientôt quatre ans que je suis membre de l’A.C.A.T. qui, depuis sa naissance en 1974, a bien évolué. Je voudrais essayer d’en rendre compte, ainsi que de mon propre cheminement.
En plein Paris, au coeur du XVe arrondissement, un beau jardin protège des bruits de l’avenue toute proche une grande bâtisse au fronton millésimé : 1874. Même s’il sait que cette maison s’appelle la « Maison médicale Jeanne Garnier », quel passant connaît — ou seulement s’imagine — ce que ces hauts arbres lui cachent ?
Depuis dix ans, Roland Doriol, navigue sur des cargos en qualité d’ouvrier-électricien de bord. Partager une vie aussi rude, aussi close et aussi nomade ne souffre pas d’à peu près dans le détachement intérieur ni dans l’attention, bien ignatienne, à « chercher Dieu en toutes choses ».
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