Revue N°87 - Mars 2024

Edito

Dans quelques semaines, tous ceux qui, à travers le monde, se réclament du nom de « chrétiens », c’est-à-dire de « fidèles du Christ », feront mémoire de la Résurrection de Celui qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, a vaincu la mort. Ce passage de la mort à la vie vécu par Jésus, vrai homme et vrai Dieu, sera rappelé une fois encore, comme il n’a cessé de l’être depuis deux mille ans, par les lectures essentielles de la Vigile pascale : le récit de la Création ; le sacrifice d’Isaac ; la sortie d’Égypte ; l’amour de Dieu pour Jérusalem son épouse... Autant de textes qui affirment la puissance créatrice, régénératrice et libératrice du Seigneur. Or c’est bien cette puissance divine créatrice, régénératrice et libératrice qui a été convoquée par le pape François lorsqu’il a lancé le Synode sur la synodalité, en octobre 2021, et lorsqu’il a décidé que ce synode se tiendrait en deux étapes — la première ayant eu lieu en octobre dernier, la seconde se tenant en octobre prochain. À mi-parcours entre ces deux étapes, il s’agit, comme l’évoque le titre de notre dossier — « L’enjeu synodal : marcher ensemble » —, de permettre à tous les catholiques de « marcher avec le Christ et vers le Royaume, avec l’ensemble de l’humanité », selon l’expression du Rapport de synthèse publié le 28 octobre 2023. Et de vérifier que ce qui se joue actuellement pour l’Église, en voulant qu’elle soit moins bureaucratique et plus relationnelle — ce qui implique « de se réunir en assemblée aux différents niveaux de la vie ecclésiale, de s’écouter les uns les autres, de procéder à un discernement communautaire, de rechercher le consensus comme expression de la présence du Christ, et de prendre des décisions dans le cadre d’une coresponsabilité différenciée », selon ce même Rapport de synthèse, est de l’ordre d’une Résurrection.
 

Claire Lesegretain
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