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Quand le cinéma nous parle du travail





Depuis Les Temps modernes de Charlie Chaplin en 1936, le thème du travail est régulièrement traité par des documentaristes ou des cinéastes de fiction.

Dans les années 2000 et la sortie de films tel que Ressources humaines de Laurent Cantet, le travail et l’entreprise sont au cœur des préoccupations. Le travail est essentiel dans notre vie sociale. La libération de la parole fait surgir des thématiques comme le stress au travail, le harcèlement, la pression exercée sur les cadres dirigeants, la nécessité de cellules de soutien psychologique lors de licenciements massifs.

Dans les 3 dernières années voici trois films particulièrement intéressants.
  • « Deux jours et une nuit » des frères Dardenne – 2014

« Sandra, une jeune mère de famille qui se relève d’une dépression, doit reprendre le travail dès lundi. Mais, à la veille du week-end, un coup de fil de sa collègue et amie Juliette lui apprend que le patron de la petite entreprise de panneaux solaires où elle travaille a décidé de se passer de ses services. Il fait pour cela endosser aux travailleurs la responsabilité de son licenciement en plaçant ceux-ci face à un dilemme : choisir entre le maintien du poste de Sandra et une prime individuelle de mille euros. In extremis, Juliette réussit à convaincre le directeur de reporter le vote au lundi en invoquant les pressions que le contremaître a fait subir aux travailleurs. C’est, pour Sandra, la dernière chance de récupérer son emploi. Pour cela, elle va devoir déployer une énergie qu’elle estime bien au-dessus de ses forces. Pendant deux jours et une nuit, nous accompagnons ainsi la jeune femme dans un combat qui semble perdu d’avance… »
 
Avec la rigueur qu’on leur connait et sans manichéisme, les frères Dardenne nous situent dans le climat d’une petite entreprise dont le directeur veut augmenter ses bénéfices et fait porter à ses ouvriers la responsabilité du licenciement de l’un d’entre eux. Mais la solidarité va l’emporter sur l’individualisme grâce au courage de Sandra. A voir et à revoir.
 
 
  • « La loi du marché » - de Stéphane Brizé – 2015

 
Thierry, la cinquantaine, est au chômage depuis 15 mois. Nous le suivons dans ses rendez-vous au Pôle Emploi, où un conseiller essaie de l'orienter, à la banque où on s'inquiète de la baisse de ses revenus, dans une formation destinée aux chômeurs où il apprend à «se vendre», mais aussi dans sa vie de famille, avec sa femme et son fils. Il trouve finalement un emploi de vigile dans un supermarché, un travail assez ingrat, qui consiste à repérer et arrêter les voleurs, mais aussi à surveiller ses collègues, notamment les caissières.

Le film brosse un tableau du monde du travail, par une suite de séquences de la vie ordinaire. Stéphane Brizé pose un regard extrêmement attentif et respectueux sur les hommes et les femmes qui font aujourd'hui les frais de «la loi du marché». En effet, le film fait entendre une parole à l'opposé du discours dominant: là où les médias donnent la priorité aux informations économiques, où la politique se soumet aux puissances de l'argent, où les populations sont fatalistes par rapport aux inégalités et aux injustices, La Loi du marché montre les conséquences du libéralisme économique sur les hommes et les femmes les plus fragiles.
 
  • « Corporate » de Nicolas Silhol -2017

 
Brillante responsable des ressources humaines dans un groupe agroalimentaire, Emilie Tesson-Hansen n'a pas d'état d'âme. Dalmat, un cadre d'une quarantaine d'années, veut la rencontrer mais la jeune femme ne cesse de repousser le rendez-vous. Il finit par se suicider dans l'enceinte de l'entreprise. Emilie est tout de suite pointée du doigt. L'inspectrice du travail l'a dans sa ligne de mire. Ses supérieurs ne sont pas plus tendres, notamment Stéphane, le directeur des ressources humaines. Alors qu'elle tente de s'éviter la prison, elle donne des informations à l'inspectrice sur les méthodes de la société...

Complice d’un système qui lui promet une carrière toujours plus brillante, Emilie vit dans une carapace qui est en train de se fendre. Elle est peu à peu effarée devant le rôle qu’on la pousse à jouer. 


Geneviève Roux, Xavière

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