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Libres traversées en Eglise


Yves de Gentil-Baichis est membre du comité de rédaction de la revue Vie Chrétienne depuis 12 ans, après une carrière au journal La Croix, où il fût notamment chef du service religieux. Il écrit régulièrement dans la nouvelle revue Vie Chrétienne.


Dans cet ouvrage, paru en mai 2012 aux Editions DDB, il interroge Michel Rondet, jésuite et théologien, sur sa vision de l'Eglise.

A travers ce dialogue, nous entrons dans la réflexion du jésuite sur l'Eglise, nourrie par une longue expérience en son sein, et ouverte sur un avenir et sur ce qui peut naître. C'est un regard, à la fois lucide sur la situation difficile que connaît l'Eglise dans la societé aujourd'hui, et plein d'espèrance du fait de la foi en la présence de l'Esprit Saint dans ces moments de crise. Des propos qui font preuve, pour reprendre les termes d'Yves de Gentil-Baichis, d'une "sagesse audacieuse".

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Ce n'est pas la première fois que le théologien et le journaliste collaborent. "En 2011, on m'a demandé d'animer un débat entre Arcabas et Michel Rondet, explique Yves de Gentil-Baichis,
{ce qui avait donné lieu à la publication du livre Les couleurs de Dieu, à découvrir dans notre catalogue}. C'est à l'issue de cette rencontre que nous avons décidé de faire un livre sur l'Eglise aujourd'hui. La collaboration a été très facile car Michel a l'esprit très clair et très bien fait. Il y a des années que je connais Michel Rondet. J’ai fait des retraites avec lui et je l’ai interwievé plusieurs fois quand j’étais à La Croix. J’ai toujours apprécié sa lucidité et son espérance communicatives."



Extrait de l'introduction :

Le dialogue avec le Père Michel Rondet, jésuite, me confirme que, malgré ses maladresses et ses faiblesses, l’Eglise peut réellement guider les hommes vers la Vie. Pourtant Michel Rondet ne cherche pas à réhabiliter l’image de l’institution avec les paroles convenues de la langue de buis. Au contraire, ce théologien profond porte un regard perçant sur la vie actuelle de la communauté catholique.

Un aspect  surprend : Michel  Rondet est à la fois un homme nuancé, doux et pacifique mais il relève avec une lucidité sans concession les failles de l’Eglise en ce début de XXI° siècle. Et surtout il appelle de ses vœux des réformes très audacieuses. Ses invitations à oser des changements passent d’autant mieux que, très respectueuses des personnes, elles récusent  toutes formes de violences. On se demande donc comment Michel Rondet peut à la fois être aussi proche et solidaire de l’Eglise tout en dénonçant  certaines pratiques rigides et dépassées.

Au fil des entretiens, une évidence s’impose. La sagesse  audacieuse de Michel Rondet vient de son contact avec tous ceux qu’il rencontre et qu’il accompagne. Depuis de nombreuses années, il donne des retraites où se pressent laïcs, prêtres et religieuses. A cette occasion, il voit très concrètement comment nos contemporains sont attirés, bousculés et transformés par l’Evangile. Ses réflexions sur la vie de l’Eglise d’aujourd’hui ne tombent pas du ciel abstrait d’exposés théoriques sur la foi mais elles se nourrissent du dialogue  avec ceux qui essayent  de vivre de la  parole de Jésus-Christ au cœur de leurs soucis, de leurs peurs et de leurs joies profondes.

Aussi la vision de foi que fait partager Michel Rondet n’est ni rétrécie, ni enfermante. Même si la situation de l’Eglise au cœur de la société moderne est préoccupante, les propos du religieux sur l’Eglise sont positifs et toniques. Non en raison d’un optimisme de façade car le théologien a plusieurs fois été éprouvé par les maladresses de l’institution mais il sait que l’Esprit Saint est présent dans les moments de crise. Il le vérifie tous les jours au contact de ceux qu’il rencontre. Il ose dire, par exemple, qu’à travers la baisse inquiétante des vocations, l’Esprit nous appelle, peut-être, à passer d’un visage de l’Eglise à un autre.

Il n’a pas peur d’affirmer, non plus, que si nos contemporains en recherche d’intériorité s’adressent ailleurs qu’à l’Eglise pour avoir une aide spirituelle c’est sans doute parce que nous donnons surtout des réponses toutes faites, « les bonnes réponses », sans tenir compte du chemin parcouru par les personnes. 

Aussi Michel Rondet est-il très attentif au cheminement de chacun car pour lui la foi est le récit d’un voyage, bien plus que l’amarrage à un port d’attache. Cette conviction l’amène à ne pas être absolu dans ses jugements. Il peut être critique mais il reste nuancé. C’est vrai, dit-il, le pouvoir clérical a pu produire des excès  mais il a aussi aidé les prêtres à se former.

Et s’il pense que des réformes importantes doivent être faites dans plusieurs domaines, il ne veut rien brusquer. Pour lui il faut prendre le temps et attendre que les besoins et  les désirs murissent dans la communauté chrétienne. Il ne voudrait pas que les progrès soient interprétés en termes de victoires des uns contre les autres mais qu’ils soient vécus comme des avancées communes sous l’action de l’Esprit.

Bref, même si certaines analyses de Michel Rondet peuvent paraître décapantes, elles ne sont nullement pessimistes. Certes, il souffre de voir l’institution « engluée dans une foule de problèmes secondaires qui ruinent la crédibilité de son message » mais il croit fermement que, fondée sur la pierre angulaire qu’est le Christ, l’Eglise a les promesses de la vie et que l’Esprit agit en elle.

Il en est tous les jours le témoin.



 

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