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Décalages, recalage ou… « à-venir » ?

Décalages, recalage ou… « à-venir » ?
 
Je travaille dans un Institut de recherche public, au sein d’une métropole des Pays de la Loire.
Au cours de mes rencontres, on me pose parfois d’emblée la question : « Au fait tu travailles dans quoi ? »,
à laquelle je réponds le plus souvent par : « je fais de l’administration »…
Cela fait certes un peu pompeux. Si la conversation s’engage, je me sens alors moins à l’aise : « Ah, oui et quel genre de travail ? ».
Je réponds alors : « disons comme standardiste au sein de l’accueil d’un site assez important »…
« Et ça te plait ? »…
Ne peut que surgir immanquablement le premier décalage.
 
Un second m’est apparu voici peu de temps : je devais réaliser un entretien annuel avec ma chef de service.
L’appréhendant, j’avais demandé à une conseillère d’orientation (que je vois régulièrement par ailleurs dans le cadre professionnel) de m’y préparer.
On le fit sous forme de jeu de rôle.
Objectif : gommer autant que possible les décalages entre ma vraie motivation à mon poste (c'est-à-dire absolument aucune)
et le laisser-paraître, pour qu’au travail « on me laisse tranquille »…
 
Mon entretien se passa bien. Mais vers la fin, la question de la motivation vint et je ne pu m’empêcher de laisser transparaître une sorte de moue dubitative.
« Olivier, quels sont donc tes moteurs pour ce poste, alors ? ».
Je ne sus que répondre à ma collègue, un peu embarrassée. Elle-même le fut aussi car elle ne comprenait pas du tout que je ne puisse avoir aucun intérêt pour mon travail…
Voici le second décalage, bien plus fort que le premier.
Y en a t-il eu d’autres ?
Probablement…
 
Au final, que tirer de cette anecdote ?

D’abord qu’il y a un temps pour tout.
Puis que le temps du mûrissement venu et consommé,
l’idée d’un changement ne doit plus être une idée, mais bien une réalité.
Ainsi de décalage en décalage, je suis en train de me recaler vers plus de vie, plus d’intérêt pour…,
donc plus de bien-être à en tirer pour l’avenir.
 
Car c’est bien là Seigneur que tu m’attends, et non pas dans un vécu de « décalages »
qui seraient de plus en plus mortifères ou handicapants.
Dire « Bof, j’m’en fiche », c’est déjà poser le malaise, à soi et aux autres d’une certaine manière.
C’est donc bien exorciser ses propres peurs.
 
De très grands écrivains « fonctionnaires » en ont aussi fait l’expérience,
et l’écriture les a « sauvés » en quelque sorte : Franz Kafka par une sorte de démystification du travail aride et sans aucun sens,
voire même complètement absurde (relire Le procès) ;
le poète Fernando Pessoa par l’intériorisation de ses vies imaginaires,
alors même qu’il n’a quasiment jamais quitté Lisbonne, ayant toute sa vie été un malheureux « gratte-papier » sans le sou…

Mais que ne leur a-t-il pas manqué la foi et la confiance en Dieu, celle-ci étant d’ailleurs l’étymologie même de celle-là… n’est ce pas ?
 
 
Olivier Dupré
CVX Anjou

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