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Question de communauté locale - Revue N°56 - Novembre 2018
La prise de notes en communauté locale
En prenant des notes, nous écrivons des choses factuelles, ce que l’autre dit, mais pas uniquement : il s’agit aussi de laisser son esprit travailler, et de repérer les motions intérieures que nous discernons. C’est un va-et-vient entre ce qui se dit et ce qui se vit, en l’autre et en moi.
Impossible de tout noter, et c’est tant mieux : il est bon de se dire, avant d’évoquer quelques moyens, trucs ou méthodes, que l’exercice de prise de notes en réunion contient un autre exercice, spirituel celui-là, de renoncement et de confiance. Renoncer à tout prendre en notes, c’est renoncer à une forme de maîtrise du discours de l’autre, et croire qu’en ce qui me touche, l’Esprit en moi travaille. C’est aussi avoir confiance dans mes compagnons qui eux aussi écrivent, et en l’Esprit qui entre nous tisse sa trame. Je ne suis pas appelé à être le miroir de l’autre, mais à contribuer, avec la communauté locale, au service d’un retour qui pourra être fait à celui qui s’exprime. L’exercice est forcément subjectif. Il contribue à creuser en nous la vigilance à l’Esprit qui, entre nous et en nous, chuchote. Et si nous avons la tentation de nous juger piètre preneur de notes, laissons-nous faire par la pédagogie d’Ignace : ce n’est pas d’écrire beaucoup qui nourrit !
Du côté du cadre, un cahier ou un carnet présentent l’avantage de la reliure : les notes sont prises dans l’ordre chronologique, pas de feuilles volantes susceptibles de se perdre. Pour ceux qui ont du mal, un cahier (grand ou petit format), avec couverture rigide pour bien tenir sur les genoux, sera plus pratique qu’un carnet. Un stylo quatre-couleurs permettra de mettre en évidence de façon visuelle des éléments saillants,
selon un code que chacun pourra inventer (par exemple ce qui appelle une précision, ce que nous identifions comme consolation ou désolation).
Du côté de la prise de notes elle-même, laisser une marge, sauter des lignes entre deux idées permet de compléter a posteriori, d’insérer une remarque ou une question qui viendrait à la relecture ou lors du second tour. Laisser du blanc sur une feuille n’est pas gaspillage, mais respiration nécessaire : c’est une écologie mentale.
Enfin, bien entendu, nous pourrons abréger les mots et les phrases. Certains mots peuvent être omis sans compromettre le sens de la phrase (par ex : articles, voire parfois verbes). Du côté des mots, supprimer des lettres (surtout des voyelles) est assez courant : tjs = toujours ; jms
= jamais, cmt = comment, svt = souvent, etc. Nous pouvons aussi utiliser flèches, lettres grecques (Δ pour Dieu par ex), symboles mathématiques (≠, +, >) ou biologiques que l’on connaît. L’essentiel étant de pouvoir se relire, faire entrer progressivement les abréviations dans ses écrits et être créatif : nous retiendrons mieux les codes que nous aurons peu à peu inventés. Internet regorge de tutoriels dont nous pouvons nous inspirer.
Nous pourrons utiliser comme terrain d’entraînement d’autres moments où nous écrivons sans contraintes de temps (relecture de journée, durant une retraite), en visant la concision : prendre des notes, c’est finalement faire émerger l’essentiel, pas plus.
Impossible de tout noter, et c’est tant mieux : il est bon de se dire, avant d’évoquer quelques moyens, trucs ou méthodes, que l’exercice de prise de notes en réunion contient un autre exercice, spirituel celui-là, de renoncement et de confiance. Renoncer à tout prendre en notes, c’est renoncer à une forme de maîtrise du discours de l’autre, et croire qu’en ce qui me touche, l’Esprit en moi travaille. C’est aussi avoir confiance dans mes compagnons qui eux aussi écrivent, et en l’Esprit qui entre nous tisse sa trame. Je ne suis pas appelé à être le miroir de l’autre, mais à contribuer, avec la communauté locale, au service d’un retour qui pourra être fait à celui qui s’exprime. L’exercice est forcément subjectif. Il contribue à creuser en nous la vigilance à l’Esprit qui, entre nous et en nous, chuchote. Et si nous avons la tentation de nous juger piètre preneur de notes, laissons-nous faire par la pédagogie d’Ignace : ce n’est pas d’écrire beaucoup qui nourrit !
Du côté du cadre, un cahier ou un carnet présentent l’avantage de la reliure : les notes sont prises dans l’ordre chronologique, pas de feuilles volantes susceptibles de se perdre. Pour ceux qui ont du mal, un cahier (grand ou petit format), avec couverture rigide pour bien tenir sur les genoux, sera plus pratique qu’un carnet. Un stylo quatre-couleurs permettra de mettre en évidence de façon visuelle des éléments saillants,
selon un code que chacun pourra inventer (par exemple ce qui appelle une précision, ce que nous identifions comme consolation ou désolation).
Du côté de la prise de notes elle-même, laisser une marge, sauter des lignes entre deux idées permet de compléter a posteriori, d’insérer une remarque ou une question qui viendrait à la relecture ou lors du second tour. Laisser du blanc sur une feuille n’est pas gaspillage, mais respiration nécessaire : c’est une écologie mentale.
Enfin, bien entendu, nous pourrons abréger les mots et les phrases. Certains mots peuvent être omis sans compromettre le sens de la phrase (par ex : articles, voire parfois verbes). Du côté des mots, supprimer des lettres (surtout des voyelles) est assez courant : tjs = toujours ; jms
= jamais, cmt = comment, svt = souvent, etc. Nous pouvons aussi utiliser flèches, lettres grecques (Δ pour Dieu par ex), symboles mathématiques (≠, +, >) ou biologiques que l’on connaît. L’essentiel étant de pouvoir se relire, faire entrer progressivement les abréviations dans ses écrits et être créatif : nous retiendrons mieux les codes que nous aurons peu à peu inventés. Internet regorge de tutoriels dont nous pouvons nous inspirer.
Nous pourrons utiliser comme terrain d’entraînement d’autres moments où nous écrivons sans contraintes de temps (relecture de journée, durant une retraite), en visant la concision : prendre des notes, c’est finalement faire émerger l’essentiel, pas plus.
Christian Robet