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Billet - Revue N°46 - Mars 2017
J'ai vu Jésus au tribunal
J’ai vu Jésus au tribunal
Moi qui n’y connais rien, me voici Juré d’Assises.
Tiré au sort pour juger des crimes commis en Haute-Garonne. Ecouter les experts, les témoins et les avocats, pour me faire une opinion et pour voter en mon âme et conscience. Voter si l’accusé est coupable et quelle peine il mérite. C’est passionnant, c’est bouleversant. Et qui ai-je vu dans ce tribunal ? J’y ai vu … le Christ !
Je ne trahis aucun secret car les audiences étaient publiques, alors j’ai laissé les vrais noms.
- J’ai vu le Christ dans la victime, bien sûr : Noël, 40 ans, laissé pour mort après avoir été buté à la tête… le Christ qui accepte d’être torturé et battu à mort, pour nous révéler qui est Dieu. Et à l’hôpital en émergeant du coma, Noël disait son amitié pour celui qui l’avait frappé : bienveillance et pardon, malgré tout.
- J’ai vu Jésus aussi en Christian, l’accusé. Jésus, l’accusé du tribunal… Christian, je le vois pleurer à chaudes larmes devant l’état de sa victime ! Il a pitié, trop tard hélas, mais sa compassion n’est pas feinte, et nous fend le cœur. Son histoire personnelle aussi nous fend le cœur, battu par ses beaux-pères toute son enfance. Accusé, battu, touché par la pitié…
- Et Thierry, demi-frère de la victime. Noël, il ne le voyait guère, avant. Maintenant, il l’a pris chez lui, et s’en occupe avec dévouement, à vie. « Personne n’en voulait, alors fallait bien que je le prenne ». La charité, la fraternité…
- Et Géraldine, capitaine de police, d’astreinte cette nuit-là. Réveillée à une heure du matin, elle est restée enquêter sur place et interroger les témoins jusqu’au jour. Pas génial comme nuit ! Mais c’est son boulot, elle le fait avec conscience et rigueur, pour le bien commun. Christ gardien de la paix.
- Et Emmanuelle, l’avocate de la défense, commise d’office. Pas facile à plaider, ce cas. Comment défendre Christian, qui clame qu’il est responsable « de tout ». Mais en chaque homme, il y a quelque chose à sauver, c’est ce qu’elle nous dit. Emmanuelle se bat pour qu’on voit l’homme derrière la bête, pour qu’on apprécie son humanité : c’est l’espérance qui parle. Le Christ, défenseur.
- Enfin le procès lui-même. Œuvre collective, bien orchestrée, organisée pour dire le droit, pour maintenir la justice. L’état de droit contre la loi du plus fort, qui empêche l’arbitraire des puissants. Et ça, Seigneur, c’est bien Ta manière de faire : inspirer aux hommes d’agir ensemble vers le bien et la justice. Justice pas parfaite, mais en construction, grâce à Toi.
Moi qui n’y connais rien, me voici Juré d’Assises.
Tiré au sort pour juger des crimes commis en Haute-Garonne. Ecouter les experts, les témoins et les avocats, pour me faire une opinion et pour voter en mon âme et conscience. Voter si l’accusé est coupable et quelle peine il mérite. C’est passionnant, c’est bouleversant. Et qui ai-je vu dans ce tribunal ? J’y ai vu … le Christ !
Je ne trahis aucun secret car les audiences étaient publiques, alors j’ai laissé les vrais noms.

- J’ai vu le Christ dans la victime, bien sûr : Noël, 40 ans, laissé pour mort après avoir été buté à la tête… le Christ qui accepte d’être torturé et battu à mort, pour nous révéler qui est Dieu. Et à l’hôpital en émergeant du coma, Noël disait son amitié pour celui qui l’avait frappé : bienveillance et pardon, malgré tout.
- J’ai vu Jésus aussi en Christian, l’accusé. Jésus, l’accusé du tribunal… Christian, je le vois pleurer à chaudes larmes devant l’état de sa victime ! Il a pitié, trop tard hélas, mais sa compassion n’est pas feinte, et nous fend le cœur. Son histoire personnelle aussi nous fend le cœur, battu par ses beaux-pères toute son enfance. Accusé, battu, touché par la pitié…
- Et Thierry, demi-frère de la victime. Noël, il ne le voyait guère, avant. Maintenant, il l’a pris chez lui, et s’en occupe avec dévouement, à vie. « Personne n’en voulait, alors fallait bien que je le prenne ». La charité, la fraternité…
- Et Géraldine, capitaine de police, d’astreinte cette nuit-là. Réveillée à une heure du matin, elle est restée enquêter sur place et interroger les témoins jusqu’au jour. Pas génial comme nuit ! Mais c’est son boulot, elle le fait avec conscience et rigueur, pour le bien commun. Christ gardien de la paix.
- Et Emmanuelle, l’avocate de la défense, commise d’office. Pas facile à plaider, ce cas. Comment défendre Christian, qui clame qu’il est responsable « de tout ». Mais en chaque homme, il y a quelque chose à sauver, c’est ce qu’elle nous dit. Emmanuelle se bat pour qu’on voit l’homme derrière la bête, pour qu’on apprécie son humanité : c’est l’espérance qui parle. Le Christ, défenseur.
- Enfin le procès lui-même. Œuvre collective, bien orchestrée, organisée pour dire le droit, pour maintenir la justice. L’état de droit contre la loi du plus fort, qui empêche l’arbitraire des puissants. Et ça, Seigneur, c’est bien Ta manière de faire : inspirer aux hommes d’agir ensemble vers le bien et la justice. Justice pas parfaite, mais en construction, grâce à Toi.
Denis Corpet