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Témoignages - Revue N°51 - Janvier 2018
Avec ma famille à Johannesburg

Il y a un an, suite à l’expatriation de mon époux, j’ai été amenée à quitter Paris pour habiter avec ma famille à Johannesburg.
Le premier choc est d’apprendre à vivre avec la peur, la peur de l’autre qui crée un pays où chacun se barricade derrière des barbelés électrifiés ; impossible de se coucher sans vérifier que notre alarme est bien reliée aux gardiens et que les détecteurs de mouvement fonctionnent.
Rapidement, j’ai eu besoin de comprendre l’autre : les habitants de cette ville, de ce pays, leur histoire complexe, leur langue, mais aussi, retrouver d’autres « expats » qui vivent une expérience similaire. J’ai choisi de ne pas seulement rencontrer des personnes qui me ressemblent (même religion, même milieu social), ce qui m’a très vite amené à m’investir dans un bidonville bien connu : Soweto. Cela signifie quitter les quartiers ultra sécurisés et luxueux pour aller rejoindre les quartiers pauvres de la ville. Ils n’ont rien, et leur joie de vivre est chaque semaine une leçon de vie pour moi ! Le choc entre leur extrême et le confort de notre vie m’est toujours aussi violent. Cela me permet de rendre grâce d’avoir chaud et jamais faim, et me repose les questions du partage.
Le défit spirituel est grand : ici, pas de communauté qui vous porte. J’ai parfois le sentiment de mettre un peu de côté la prière et d’être plus dans l’action : pour cela, mon équipe CVX me manque! Perdre ses repères est certes déroutant, mais j’expérimente à quel point cela me permet de mieux rejoindre le monde dans lequel je vis. La seule personne avec laquelle j’ai des conversations spirituelles est Baptiste: j’ai suivi un parcours d’étude de la bible avec elle et partagé le service.
J’ai aussi changé mon regard sur mon pays et c’est parfois douloureux. D’Afrique, les français me semblent souvent à la fois gâtés et insatisfaits. Quel contraste entre cette Afrique pauvre mais souriante, et cette Europe repue mais angoissée. A l’inverse, quel délice de marcher dans les rues en France, sans grand soucis d’insécurité !
Marion